Prisonnier de mes pensées
Encore un soir où Tiago ne
trouve pas sommeil,
encore un soir où Tiago est
étouffé par la peine.
En ce jour d'automne, il flotte avec le
vide.
Probablement parce qu'il fête
l'un de ses plus gros bides.
Il avais intégré la
prestigieuse sorbonne, en qualité d'apprenti;
un cabinet d'audit de haut standing lui
avait donné une chance de tirer une croix sur le monde
bancaire, il étais conquis.
Il avait tellement les crocs ce Tiago, qu'il avait enjolivé ces bulletins de notes pour être accepté, moyenne 16/20 mention très bien, personne ne l'avait démasqué,
Alors pour le 1er jour de cour, il
décida de passer à FèsCoiffure pour se faire
tout beau,
3 heures de retard, c'est pas grave, sa
démarcation s'était du haut niveau.
Les jours passèrent et Tiago
était sur son petit nuage,
on lui avait réservé ses
premiers billets d'avion, voyages d'affaires à Barcelone, un
ordi dans les bagages.
Tout le quartier était au
courant de sa nouvelle vie,
c'est pas qu'il avait inscrit Sorbonne
sur son front, mais le petit banlieusard s'en était sorti
Et puis, quelques jours plus tard, au
bureau, le téléphone retenti.
La RH le prévient qu'il avait
injonction de rejoindre l'université, ça yé il
senti que c'était fini
Arrivée sur place, il se
retrouve devant un jury qui lui parle de conseil de discipline,
de son comportement suspicieux dès
les premiers jours, loin du profil clean
Un jeune homme qui manquait la première
matinée en mode jmenfoutiste,
trop éloigné du surdoué
intellectuel et de ses lunettes tristes,
Un jeune homme bavard et toujours
installé au dernier rang,
plus proche de Mickael Youn que
réellement d'un savant,
Alors Tiago rentra à la maison
la tête baissée,
en quelques secondes, son rêve et
toutes ses expectatives avaient été brisés
Il regardait les gens dans le train et
ne comprennait pas la morosité de son wagon,
ils avaient un travail eux, alors ils
pouvaient au moins sourire ces ptis cons
Aujourd'hui, il jette un coup d'oeil
sur les pages web de cette multinationale avec amertume,
les portraits de réussite des collaborateurs se dressent en
premier plan,
pendant que lui glande sur le bitume
Parfois, il se demande s'il n'était
pas parti chez le coiffeur que se serait-il passé,
à force de vouloir l'argent et
le beurre, il s'est finalement grillé
En même temps, tous ces cadres
ont les cheveux en pagaille,
Tiago aurait mieux fait de ressembler à
Francis Lalanne
La vie est donc une balance, où
la perte d'équilibre peut être instantanée.
Regarde tous ces jeunes qui meurent sur
les routes tous les week end, avant même leur trente balais.
Le bonheur est donc une notion très
aléatoire,
croquons donc la vie à pleine
dent avant qu'il ne soit trop tard.
Et si un jour ton moral est au plus
bas,
dis toi bien que le 30 novembre 2009
quelqu'un était beaucoup plus mal que toi.